Enfant, Julie Emond rêvait de devenir médecin. Elle voulait aider son prochain et faire une différence dans la vie des gens. Toutefois, comme c’est souvent le cas, son rêve s’est transformé un peu avec le temps. Julie est restée soucieuse d’aider autrui, mais son parcours ne l’a menée ni dans un hôpital ni en médecine familiale. Elle est plutôt devenue biologiste médicale pour plus tard faire carrière dans notre division des produits diagnostiques, à Laval (Québec). Comme elle se plaît à le dire lorsqu’on l’interroge sur son cheminement, elle poursuit toujours son rêve d’aider les gens, mais d’une façon différente.
Au fil de sa carrière chez nous, qu’elle a entamée il y a 17 ans, Julie a gravi les échelons pour arriver aux postes de directrice exécutive, Marketing et de membre de la haute direction de la division des produits diagnostiques. Bien que son succès soit le fruit de son travail acharné, de sa passion pour la science et de son engagement à l’endroit des patients, Julie estime que – de manière générale – de nombreuses Canadiennes se butent encore à d’importants obstacles pour pouvoir cheminer professionnellement.
« Bon nombre de ces obstacles peuvent être d’ordre personnel, mais beaucoup sont organisationnels, affirme-t-elle. La société en est venue à trouver normal de demander aux femmes si elles peuvent atteindre un équilibre entre leurs engagements familiaux et leurs devoirs professionnels. »
Tout comme Julie, nous croyons que l’efficacité d’un leader tient moins à la conciliation vie personnelle-vie professionnelle qu’aux compétences. Les leaders efficaces doivent être dotés d’un esprit d’analyse, avoir une pensée stratégique et faire montre de créativité, en plus de bien se connaître et de manifester de l’empathie et de l’humilité. Par-dessus tout, les leaders doivent être courageux et éprouver de la passion pour ce qu’ils font.
L’égalité n’est pas une réalité
Il est impossible de prévoir avec exactitude qui sera un bon leader, mais une chose est sûre : le sexe ne devrait jamais entrer en ligne de compte au moment de déterminer si une personne est qualifiée pour un poste de direction. Or, bien que notre entreprise soit intimement convaincue de ce principe, la réalité est tout autre dans de nombreuses organisations, et le sexe pèse lourd dans les décisions qui concernent les postes de direction.
D’après un rapport récent de Catalyst, organisme sans but lucratif qui s’emploie à accélérer l’avancement de la femme au travail, les femmes n’occupent que 33 % de l’ensemble des postes de haute direction au Canada. Par ailleurs, au pays, les femmes sont de deux à trois fois moins susceptibles que les hommes d’occuper un poste de cadre supérieur.
Ces statistiques illustrent la situation canadienne, mais l’égalité entre les sexes pose problème ailleurs aussi. Le Forum économique mondial (World Economic Forum, WEF) – une fondation internationale sans but lucratif établie en Suisse et vouée à l’amélioration de l’état du monde – prévoit que l’inégalité économique entre les hommes et les femmes peut persister encore 170 ans.
Il est d’autant plus intéressant de constater que, malgré les progrès et la diversité que nous avons connus au cours des dernières décennies, le Canada est classé au 35e rang mondial par le WEF pour ce qui est de l’égalité homme-femme; il s’agit là d’un recul considérable, puisqu’il y a une décennie, nous occupions le 10e rang.
Bien que cette tendance soit décevante, la situation n’est pas la même dans toutes les entreprises. Chez Roche Canada, nous reconnaissons l’apport spécial des femmes sur le plan des perspectives et des démarches dans le monde des affaires. Nous prêchons par l’exemple. Les femmes composent 65 % de l’ensemble de notre personnel et 65 % de notre équipe de gestionnaires, occupant 62 % des postes hiérarchiques de direction ou supérieurs. Nous croyons qu’un milieu de travail plus inclusif fait naître de meilleures idées et génère un meilleur rendement.
Nos propos sont d’ailleurs scientifiquement fondés. De fait, la recherche montre que l’égalité homme-femme est aussi favorable pour l’entreprise que pour ses employés. Les équipes et les entreprises diversifiées obtiennent de meilleurs résultats ainsi que des revenus et des profits plus élevés, ce qui multiplie les possibilités.
Du point de vue de Maria Teresa Lopez, vice-présidente, Finances et Services commerciaux et directrice financière de la division pharmaceutique à Mississauga, notre principe de promotion de la femme a porté fruit pour notre entreprise : « Les femmes sont naturellement portées à créer des réseaux, à bien communiquer; elles ont tendance à pouvoir faire preuve de souplesse et de résilience. Or, à l’heure du commerce mondial, des environnements de travail qui évoluent sans cesse et de la concurrence pour recruter des employés compétents, ce sont là des qualités essentielles. »
Maria sait de quoi elle parle lorsqu’il est question de polyvalence dans un secteur de plus en plus mondialisé. Depuis 1995, année où elle arrivée chez Roche, elle a travaillé dans quatre pays : au Brésil, en Suisse (à Bâle, au siège social mondial), aux États-Unis (pour Genentech, dans le sud de San Francisco) et maintenant au Canada.
Selon elle, elle doit son succès à sa capacité à relever les défis et à ne pas fuir les occasions. « Bien que je travaille ici depuis 22 ans, c’est presque comme si j’étais entrée au service de l’entreprise hier, précise-t-elle. J’imagine que c’est parce que le changement a toujours fait partie de l’équation durant toutes ces années. Or, le changement va de pair avec l’acquisition de connaissances, les occasions et des gens extraordinaires. Mon parcours intéressant et gratifiant a reposé sur quatre piliers : courage, attitude positive, travail acharné et résilience. »
Une culture d’inclusion
Les défis rencontrés ont façonné à la fois la personnalité et le travail de nombreuses femmes leaders. Rien n’est plus vrai pour Marie-Chantal Perreault, directrice exécutive, Ressources humaines et Communications de notre division des produits diagnostiques.
« J’ai occupé des postes de gestionnaire dès ma sortie de l’université, déclare-t-elle. J’ai dû faire face à des préjugés liés à mon âge, à mon sexe et à mon manque d’expérience dès le début de ma carrière. Ces épreuves m’ont forgé le caractère et m’ont donné de l’assurance. » De ces expériences est née la passion de perfectionner les employés et d’encourager son entourage. « J’ai besoin de sentir que je fais une différence et que j’améliore la valeur des ressources – je veux aider ceux qui sont bons à devenir exceptionnels. »
À la tête des ressources humaines et des communications internes, Marie-Chantal contribue à modeler notre culture d’entreprise. Elle est responsable de la gestion du rendement, de la rémunération, de la formation et du perfectionnement, des communications internes et de la mobilisation des employés. La culture d’entreprise – l’ensemble de principes et de comportements qui déterminent l’interaction entre les employés et la direction – est ancrée dans le tissu de toute organisation. Elle se crée au fil du temps et ne se transforme pas aisément.
Comment donc notre culture a-t-elle favorisé le succès de la femme? Un mot ressort : confiance. « La réussite passe par la confiance, et Roche nous fait confiance dès le départ, confirme Marie-Chantal. Nous donnons aux gens qui ont de grandes idées les outils qu’il faut pour accomplir le nécessaire afin de réussir et leur faisons confiance du début à la fin. Notre culture témoigne de notre désir d’innover, d’explorer de nouvelles idées avec ouverture d’esprit et d’essayer diverses options. De toutes les entreprises où j’ai travaillé, c’est la seule où l’on soit prêt à partager ses connaissances et son expérience sans rien demander en retour. »
La création d’une culture d’inclusion n’est pas spontanée. C’est un choix des individus et des dirigeants. Pour favoriser la diversité au sein de l’équipe de gestion, il faut constituer un bassin inclusif d’employés compétents et offrir le soutien nécessaire à ces cadres de demain.
Alicia Gardner, vice-présidente, Stratégie-Produits pour notre division pharmaceutique, résume la situation ainsi : « Nos engagements en matière de leadership comprennent le souci du perfectionnement des ressources humaines, et je crois que nous incarnons ce principe. J’ai eu la chance de travailler sous la supervision d’excellents gestionnaires, hommes ou femmes, qui ont favorisé ma croissance et mon perfectionnement. En outre, les femmes gestionnaires sont nombreuses chez Roche, alors les modèles ne manquent pas. »
Durant le temps passé chez Genentech et au siège social en Suisse, Alicia a fait partie de groupes internes de professionnelles. Elle a ainsi eu l’occasion de réfléchir aux problèmes d’égalité entre les sexes et de les aborder, en plus d’apprendre à connaître de nombreuses employées de l’entreprise.
Voici les conseils qu’elle aimerait donner aux femmes qui veulent avancer dans leur carrière :
- Exprimez-vous. Si vous hésitez à participer aux discussions ou désapprouvez la façon de penser collective, trouvez des façons d’exprimer votre point de vue. L’entreprise ne s’en portera que mieux.
- Recherchez des projets ou des rôles qui représentent un défi pour vous, puis soyez ouverte aux commentaires lorsque vous les entreprendrez. Vous pourrez ainsi croître rapidement et vous risquez d’être étonnée de ce que vous pouvez accomplir.
- Fixez des limites. Vous excellerez au travail si vous consacrez du temps à ce qui compte pour vous à l’extérieur du travail, qu’il s’agisse de passer du temps en famille, de garder la forme ou de prendre les vacances auxquelles vous avez droit.
Les seules façons de lever les obstacles sont de faire accéder plus de femmes à des postes de gestion, de fournir aux femmes le soutien dont elles ont besoin pour progresser et d’encourager la souplesse en milieu de travail. Toutefois, bien que la culture d’entreprise ait un rôle déterminant à jouer dans la situation, les femmes doivent elles aussi veiller à leurs intérêts.
« Je crois que les femmes n’utilisent pas assez leur pouvoir de négociation pour créer les conditions nécessaires à leur réussite », affirme Nita Arora, qui chapeaute notre centre mondial de développement de produits pharmaceutiques, à Mississauga, et qui agit à titre de responsable des opérations cliniques à l’échelle nationale pour la région de l’Amérique du Nord. « Faites part de vos besoins et vous serez étonnée de la souplesse dont vous pourriez bénéficier. Les organisations ont à cœur de soutenir et de retenir les employés talentueux. »
Au-delà de la motivation, de la détermination et du courage qui les animent, ces femmes leaders ont en commun la passion de faire quelque chose de significatif. Chaque jour, elles savent qu’elles font une différence au travail. Pour Nita, qui dirige une équipe responsable de mettre à la disposition des patients de nouveaux médicaments grâce aux études cliniques, c’est tout ce qui compte : « Je suis fermement convaincue que le travail que nous accomplissons est bénéfique pour la société, alors mon travail chez Roche me permet de faire ce en quoi je crois profondément. J’ai collaboré à la création de médicaments qui ont transformé la pratique médicale dans les domaines de la transplantation et de l’oncologie, et j’espère ajouter d’autres champs thérapeutiques à mon palmarès d’ici la fin de ma carrière. »
8 mars 2017