Recevoir un diagnostic de cancer est une expérience très difficile et bouleversante, qui ne ressemble à aucune autre dans la vie d’un individu. En quelques mots peu rassurants prononcés par un médecin, le patient est plongé malgré lui dans un monde inconnu où il doit faire face à sa maladie. Le patient navigue alors dans une nouvelle sphère du système de soins, doit aller à des rendez-vous médicaux, a des conversations difficiles avec sa famille et ses amis, et prend d’importantes décisions à propos de son traitement.
Les patients participent de plus en plus aux soins qui leur sont prodigués. D’ailleurs, il est établi que les soins axés sur le patient et la participation du patient améliorent les résultats obtenus et l’expérience vécue par le patient. Il est donc important que les patients soient informés et préparés pour ces discussions.
C’est en ayant ces patients à l’esprit que Roche se consacre sans relâche au développement de traitements oncologiques innovateurs depuis des décennies. Nos recherches jouent un rôle crucial dans le développement et l’utilisation des médicaments biologiques, fabriqués à partir d’organismes vivants, qui sont approuvés et utilisés au Canada depuis plusieurs décennies et qui ont eu un effet important sur la qualité de vie et la longévité de nombreux patients atteints de cancer ou d’autres maladies.
Les avancées dans le domaine des traitements, comme l’arrivée récente des biosimilaires au Canada, offrent davantage d’options aux patients et aux professionnels de la santé pour traiter le cancer. Bien que, sur le plan de la structure et de la fonction, un biosimilaire soit semblable au médicament biologique de référence (d’origine), il n’est pas identique parce qu’il est fabriqué à partir d’une lignée cellulaire et d’un procédé de fabrication différents. Même si l’arrivée des biosimilaires comporte de multiples possibilités, elle soulève une foule de considérations à prendre en compte.
Pour aider à comprendre ces considérations, le Réseau canadien du cancer du sein (RCCS) a récemment publié un livre blanc sur le cancer du sein et les biosimilaires proposant des recommandations sur l’utilisation et la mise en œuvre des biosimilaires, et les communications avec le patient. « Les entrevues, les sondages et les groupes de discussion ont montré que les patientes atteintes d’un cancer du sein en général ne connaissent pas les biosimilaires. Ce n’est même pas un terme que les patientes et leur famille connaissent », a déclaré Jenn Gordon, directrice des opérations du RCCS. « Étant donné que des biosimilaires sont maintenant approuvés par Santé Canada pour le traitement du cancer du sein, nous nous attendons à ce que des patientes soient traitées par ces médicaments dans un proche avenir. Nous voulions comprendre les perspectives pour les patientes et les médecins afin d’être en mesure de les communiquer aux organismes de réglementation, aux décideurs et aux professionnels de la santé. »
Le rapport met l’accent sur la perception des patientes à l’égard de la confiance envers les biosimilaires lorsqu’ils sont utilisés pour traiter des maladies potentiellement mortelles comme le cancer. Le type de données requises pour appuyer l’approbation d’un biosimilaire par Santé Canada diffère de celui nécessaire pour un médicament biologique de référence. Les fabricants de biosimilaires doivent démontrer que le biosimilaire est semblable au médicament biologique de référence sur le plan de la structure et de la fonction et qu’il n’y a aucune différence clinique importante en matière d’innocuité et d’efficacité. Il n’est pas nécessaire de refaire les études cliniques pour chaque indication afin d’obtenir l’approbation d’un biosimilaire.
Comme l’a expliqué Jenn Gordon, « un diagnostic de cancer du sein suscite beaucoup d’anxiété, d’incertitude et de peur. Il est crucial d’avoir la certitude que les traitements prescrits sont efficaces et sûrs. Étant donné que des biosimilaires sont offerts dans le domaine des traitements oncologiques, les patientes veulent avoir l’assurance qu’ils procurent le même bienfait et les mêmes résultats que le médicament biologique de référence. »
À la lumière de ces considérations, le rapport fait également état de la nécessité de fournir de l’information aux patientes sur les biosimilaires et l’importance de leur participation à la prise de décisions thérapeutiques. En oncologie, les patients sont traités par un médicament biologique pendant une période plus courte que celle requise pour la plupart des maladies chroniques. Les patientes ont donc estimé qu’il est nécessaire d’établir des lignes directrices particulières en oncologie afin d’assurer que des paramètres comme le type de cancer, le stade du cancer, s’il s’agit d’une récidive et l’âge de la patiente sont pris en considération. Enfin, les patientes se fient aux recommandations des professionnels de la santé, mais aimeraient être mieux informées.
En plus du manque de connaissances et de sensibilisation des patientes en général, le rapport indique que les connaissances et les opinions des médecins à l’égard des biosimilaires varient largement. Alors que certains médecins connaissaient l’utilisation de ces médicaments et les données provenant des pays où les biosimilaires sont déjà approuvés, d’autres médecins ne connaissaient pas leur statut au Canada. Pour le RCCS, il s’agit d’une observation importante qui est ressortie de la discussion parce que « les médecins seront responsables de présenter les diverses options thérapeutiques à leurs patientes et d’avoir confiance dans les traitements qu’ils utilisent », a précisé Jenn Gordon.
Les médecins qui ont participé au rapport ont discuté du fait qu’ils s’opposent au changement de traitement d’un patient au milieu du traitement et ont souligné la nécessité de surveiller de façon continue l’innocuité de tous les médicaments biologiques, l’importance des conventions d’appellation pour différencier les médicaments biologiques de référence des biosimilaires, la nécessité de fournir des programmes d’aide aux patients pour les biosimilaires, ainsi que les défis entourant les communications avec le patient.
« Il faut espérer que des occasions de formation et une approche progressive à l’égard de l’intégration des biosimilaires dans le domaine de l’oncologie permettront une plus grande connaissance et une meilleure compréhension de ces traitements par les médecins qui peuvent alors être transmises au patient », a déclaré Jenn Gordon.
Bien que Santé Canada recommande que la décision de changer le traitement en cours d’un patient soit prise par le médecin traitant en consultation avec le patient et ait indiqué que le nom de marque et la dénomination commune internationale doivent être utilisés pour différencier ces médicaments, il reste à savoir comment les autorités de santé provinciales intégreront les biosimilaires à leur système de santé respectif.
Le RCCS continue de travailler en collaboration avec l’Initiative pancanadienne sur l’utilisation des médicaments biosimilaires en oncologie au sein du groupe de travail sur l’éducation, afin de veiller à ce que les besoins et les considérations des patients soient pris en compte, dans le cadre de l’intégration des biosimilaires en oncologie. Avec l’introduction des biosimilaires sur le marché, le RCCS est déterminé à continuer de travailler avec les organismes provinciaux, pour veiller à ce que le point de vue des patients soit pris en considération et oriente l’élaboration des politiques.
Le paysage changeant des traitements oncologiques offre un nouvel espoir aux patients atteints de cancer et à leur famille, et tous les types de traitements ont un rôle important à jouer dans le système de santé. Les produits innovateurs peuvent fournir des options aux patients qui n’en ont actuellement aucune, permettre des approches plus personnalisées pour le traitement du cancer et, dans certains cas, améliorer la qualité ou l’espérance de vie. Les biosimilaires offrent davantage d’options thérapeutiques pour les patients et contribuent à la durabilité du système de santé. Avec l’intégration des biosimilaires au système de santé canadien, il est important que nous maintenions les patients au centre de tout ce que nous faisons et que les patients participent effectivement au choix de leur traitement.
11 juillet 2019