« J’ai traversé tant d’épreuves (la Seconde Guerre mondiale, la perte de mes parents, la famine, et maintenant le cancer), mais il faut continuer », dit Brigitta. À 85 ans, elle avait déjà eu un mélanome quand, plus tôt cette année, elle a reçu un diagnostic de lymphome. Le lymphome, qui désigne un groupe de maladies différentes touchant le système lymphatique (lequel protège le corps des infections), prend diverses formes pouvant nécessiter des traitements différents.

Ce récent parcours avec le cancer a commencé quand Brigitta a découvert une bosse à l’aine et est allée consulter son médecin, qui lui a fait subir une biopsie. « Je pensais que c’était cancéreux; je n’ai donc pas été surprise quand j’ai appris les résultats », se rappelle-t-elle.

 

Courage, traitement et adaptation

Brigitta n’est pas étrangère à l’adversité : née en Allemagne dans les années 1930, elle a été confrontée à d’immenses difficultés pendant la guerre et au-delà, avant d’émigrer au Canada avec son mari et sa fille en 1966. Une fois ici, elle s’est bâti une vie trépidante et épanouissante. En définitive, son expérience et son courage ont façonné sa vision du cancer et son approche du traitement.

« Je n’ai pas peur », note-t-elle. En fait, elle est plutôt déterminée. Dès qu’elle a reçu son diagnostic, elle s’est tournée vers son solide réseau de soutien, notamment ses deux filles. Ensemble, elles ont commencé à faire des recherches sur la maladie, à parler à différents spécialistes et à explorer les options de traitement. Étant donné le type particulier de lymphome dont elle est atteinte, le lymphome non hodgkinien (LNH), Brigitta a dû commencer la chimiothérapie en avril dernier. Un autre cycle est prévu cet automne.

Pendant le traitement, elle a ressenti de la fatigue et de la douleur, en plus de perdre une partie de ses cheveux, bien que sa réaction à ce dernier effet secondaire résume sa vision positive en général : « J’ai encore les cheveux très épais et bouclés, alors ça va », fait-elle remarquer avec un sourire.

Malgré les symptômes, elle se garde active. Lorsqu’une blessure l’a forcée à abandonner la course quand elle avait une soixantaine d’années, elle a résolu de continuer à marcher, ce qu’elle a fait chaque jour, même durant la chimiothérapie. En outre, en tant qu’avide lectrice, elle souligne les bienfaits de s’évader et de voyager par la lecture.

 

Conseils aux personnes vivant avec un lymphome

Bien que Brigitta soit reconnaissante de l’aide qu’elle continue de recevoir de ses amis, de sa famille et des travailleurs de la santé, elle reconnaît que les personnes vivant avec un lymphome n’ont pas toutes le même réseau et elle les encourage à s’adresser à des groupes de soutien et à garder une attitude positive.

Au Canada, des groupes comme Lymphome Canada et la Société de leucémie et lymphome du Canada peuvent offrir des renseignements et du soutien aux patients atteints d’un lymphome, quel qu’en soit le type. Brigitta est atteinte d’un sous-type de LNH, mais il existe de nombreux autres sous-types de la maladie, dont le lymphome à cellules du manteau, le lymphome folliculaire et le lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB). Certains lymphomes peuvent être indolents, ce qui signifie qu’ils ont une croissance lente (p. ex. le lymphome folliculaire), tandis que d’autres peuvent être plus agressifs. Même si de nombreux lymphomes peuvent être guéris, il reste encore un besoin non comblé pour les LNH agressifs à cellules B, dont le LDGCB.

Contrairement au sous-type de LNH dont est atteinte Brigitta, qui se prête bien à une variété de traitements, le LDGCB peut être plus difficile à combattre. Habituellement, les patients atteints d’un LDGCB ont peu d’options de traitement. Des progrès en matière de soins ont été réalisés, mais il reste encore du travail à faire.

Quarante pour cent des patients atteints d’un LDGCB ne répondent pas au traitement initial ou connaissent une récidive, ce qui se traduit par une brève survie. De plus, la maladie est de plus en plus fréquente, expliquant jusqu’à 30 à 40 % des cas de LNH diagnostiqués au Canada chaque année et environ 150 000 cas diagnostiqués annuellement à l’échelle mondiale.

Le LDGCB peut se manifester chez les personnes de tout âge, mais la plupart reçoivent leur diagnostic alors qu’elles ont atteint la mi-soixantaine. Il touche un peu plus souvent l’homme. Jusqu’à récemment, et malgré les progrès considérables, les options de traitement demeuraient limitées, particulièrement après une récidive, d’où un sombre pronostic et une survie médiane de 6 mois. Mais il y a peut-être de plus en plus de raisons d’être optimistes.

Les nouveaux progrès en matière de recherche et de traitement pourraient mettre à la portée des patients atteints d’un LDGCB de nouvelles options et leur redonner espoir. En dehors de ces nouveaux développements, les patients atteints d’un LDGCB et d’autres types de LNH peuvent également trouver du réconfort auprès de groupes de soutien et d’autres personnes ayant fait face à une adversité semblable des gens comme Brigitta.

« Nous ne sommes pas seuls [avec le lymphome]; parlez à des gens dans votre communauté », conseille Brigitta. Elle encourage également les patients à prendre conscience des choses positives dans leur vie. « J’ai 85 ans, je peux encore conduire, je marche tous les jours, j’ai une famille et des amis incroyables, une belle vie; je reste positive et je vais lutter contre ce cancer. »

 

Portrait d'une femme âgée souriante